Le symbole animal du loup est le douzième esprit totem de la roue de la vie des chamans amérindiens. Il correspond en occident à notre signe astrologique des Poissons auquel il peut apporter un éclairage nouveau et exotique. Voyons les analogies de ce symbole à travers les différentes cultures qui lui ont rendu hommage, les mots-clefs caractérisant les natifs dont il est l’esprit protecteur et le conseil du chaman à son sujet, conseil destiné à exploiter au mieux son potentiel vital.
I. Une liberté en marge du monde
Ce n’est qu’avec l’avènement du christianisme que le loup, comme nombre d’autres animaux nocturnes, a été diabolisé. Animal de meute ou loup solitaire, ce noble habitant des forêts fut longtemps respecté à juste titre : on pensera entre autre à « la louve romaine » qui fut la nourrice des fondateurs de Rome, Romulus et Remus et qui à ce titre à un rôle civilisateur de premier ordre dans la mythologie latine. Un peu plus tard, le loup fut assimilé à l’idée de sauvagerie. Encore que ce terme mérite d’être discuté : s’il est regrettable que le loup soit devenu le symbole de la cruauté ou de l’agressivité gratuite (surtout à travers les contes pour enfants), il est plus intéressant et surtout plus juste de le considérer comme la figure animale de la sauvagerie positive (à rapprocher de l’idée de « bon sauvage »), c'est-à-dire de ce qui ne peut être domestiqué, asservi.
Car quand le loup est domestiqué, il devient chien mais n’est plus loup. Et n’est-ce pas précisément le fait que le loup refuse toute intégration dans la société humaine, dans la civilisation des hommes, qui l’a conduit à devenir une bête effrayante ? On sait bien en effet à quel point les attaques de loups contre l’homme sont rares, voir inexistantes en dehors des cas de rage lupine.
Il faut donc voir dans la phobie de l’homme à l’égard du loup quelque chose de plus profond, de plus caché : la peur de ce qui échappe au contrôle humain, de ce qui reste profondément libre. On évoquera d’ailleurs à ce sujet plusieurs cas où des loups, pris par de cruels mâchoires de piège ont préféré s’arracher la patte entravée plutôt que de rester prisonniers. Car le loup, c’est avant tout un symbole de liberté spirituelle, de cette part de notre âme que tous ceux qui ont été confronté à la torture ou à l’emprisonnement savent inaliénable. Et n’est ce pas cette part d’âme que rien ne peut nous retirer qui se reflète dans l’œil du loup, à la nuit tombée, en argentant son regard ? Plutôt souffrir, plutôt se mutiler soi-même qu’accepter de perdre sa liberté, voilà un des messages communs à la fois au loup totémique et au signe des Poissons.
D’ailleurs, Fenrir, le loup géant de la mythologie scandinave ne véhicule pas d’autre message : enchaînés par les dieux (parce que dérangeant l’ordre divin, le dogme civilisateur), la prophétie annonce qu’il ne se libérera qu’à la fin des temps, à la fin du cycle. Le loup comme les Poissons constituent la dernière étape des roues de vie amérindienne et zodiacale : ils sont la fin du cycle, ceux qui brisent l’ordre monotone des choses et inaugurent un ailleurs, une nouvelle époque car ils sont par excellence reliés à une autre réalité, une autre dimension (plus spirituel à n’en pas douter) et c’est précisément ce qui les rend si différents. Les natifs du loup comme les natifs du Poissons vivent dans leurs mondes et quiconque essaie de les en arracher les condamne à mourir ou à se sentir aussi enchaînés que Fenrir.
Les chamans amérindiens ne manquèrent pas non plus de noter l’aspect de dévouement et de sacrifice propre au loup. Animal grégaire, sa vie sociable est d’une grande richesse et d’une grande complexité tout comme celle des Poissons et, surtout jeune, il est prêt à payer de lui-même pour le bien de tous. En vieillissant, il n’est pourtant pas rare que, las des concessions sociales et de la hiérarchie, il finisse par s’isoler, s’exclure lui-même du groupe sans doute parce qu’il sent le temps de découvrir l’au-delà venu et qu’il sait devoir s’y préparer. Cela lui valu d’être très justement considéré comme un initiateur au sacré, un passeur entre le monde terrestre et le monde spirituel. Sa connaissance de l’âme humaine et des secrets de l’au-delà le fit même régner sur les morts, chez les algonquins par exemple. On se rappellera bien sûr du cri déchirant du loup qui hurle à la mort…ce qui est sans doute sa façon de parler avec les forces invisibles.
II. Personnalité traditionnelle et conseil
Âme libre, compatissante, dévouée, mystique, spirituel et grégaire mais rencontrant des difficultés à s’intégrer dans la norme, à faire preuve de réalisme, de fermeté ou de persévérance tant les choses de ce monde lui semble souvent sans importance…
Partenaires conseillés
Conseil du Shaman
Trouver plus de sens à la vie mais aussi à la mort, vous interroger de façon générale sur la réalité des choses et sur leur importance occupera sans doute une grande partie de votre vie. Ce qui permet à l’homme de dépasser sa condition charnelle (La musique, l’art, la poésie, la prière et parfois l’amour…) vous inspire mais attention de ne pas totalement perdre le sens du concret car à trop vous isoler, vous pourriez devenir un loup solitaire avant d’en avoir l’âge et cela ne manquera pas de vous faire souffrir.